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Latéral

5 juillet 2007

Prêts à parier

Nicolas Sarkozy a annoncé aujourd'hui qu'il n'y aura ni garden part, ni allocation présidentielle pour le 14 juillet.

Ce n'est qu'un détail compte-tenu de ce qui est en train de se passer en France (j'y reviendrai à l'occasion : le rôle du premier ministre diminué, l'anecdote de la Carte bleue de Cécilia, etc ...) mais je suis prêt à parier que Nicolas Sarkozy ne sera pas loin du plateau des Glyères ce jour-là ...

Mark my words. ;)

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22 juin 2007

La parité en chiffres : au gouvernement (II)

Ce billet constitue une mise à jour du billet suivant : La parité en chiffres et en détails

Il va réévaluer la parité à la lumière des résultats des élections législatives du 17 juin 2007 et du remaniement ministériel qui lui a succédé.

Il va répondre à deux questions :

  • Le gouvernement de la France est-il paritaire ?
  • La nomination du gouvernement a-t-elle un impact positif sur la parité à l'assemblée nationale ?

Le gouvernement est-il paritaire et conforme aux engagements de Nicolas Sarkozy ?

Reprenons dans un premier temps, les calculs déjà effectués dans le billet lié et appliquons-les :

Il est difficile de considérer la notion de parité dans l'exécutif puisque les formules et structures de gouvernement changent selon le Premier Ministre. On va cependant tenter de réaliser une comparaison entre gouvernements et postuler que certains postes comptent plus que d'autres (Un ministre d'Etat est plus important qu'un secrétaire d'Etat, l'un est numéro deux du gouvernement, l'autre ne siège pas toutes les semaines au conseil des Ministres).

J'ai pris le parti d'établir une formule coefficientée arbitraire :

  • Pour tout ministre, il est appliqué un coefficient 1.
  • Pour tout autre fonction permettant de sièger au conseil des ministres (Secrétaire d'Etat, Ministre délégué, etc ...) est appliqué un coefficient 1/3.

Avec une telle méthode, on peut aisément chiffrer :

La part des femmes au gouvernement (Rapport brut)
La part "réelle" des femmes en fonction de l'importance de leur poste (via la pondération par le coefficient).
Le degré de sincérité de la parité (si le rapport Coefficienté est supérieur à celui Brut, il ya plus de femmes à des postes importants).


Nombre de ministres Autres Rapport parité

Total Femmes Total Femmes Brut Coefficient
Fillon II 15
7
17
4
33,33 %
38,46 %
Fillon I 15 7 5 0 33,33% 39,62%
Villepin (Final) 16 2 15 4 18,75% 15,15%
Raffarin I 15 3 13 3 20,69% 19,67%
Jospin I 14 5 12 3 29,63% 31,58%

Table 1 : La parité dans cinq gouvernements

On avait noté :

le faible de taux de représentation féminine des deux gouvernements sélectionnés (Raffarin I et Villepin Final) du second mandat de Jacques Chirac qui avait pourtant formulé dans ses voeux de 2006 l'importance de la  parité.

 

et signalé, par honnêteté intellectuelle, que le gouvernement Jospin I fut composé en 1997 soit avant la loi sur la parité dont il est à l'origine.

Rappelons-nous les engagements de Nicolas Sarkozy concernant le gouvernement : 15 ministres dont 7 femmes.


Cet engagement est respecté mais il faut cependant le modérer :
S'il est scrupuleusement respecté sur le plan numérique, la nomination du gouvernement Fillon II accentue l'effet d'optique impliqué par la déclaration d'intention qui sous-entendait un gouvernement resserré et paritaire.

Fillon II n'est pas paritaire :
Sur la photo de famille globale - prévue suite à son annonce (J'ai comptabilisé Bernard Laporte qui n'est pas encore en fonction et assumé aucun changement dans l'équipe jusqu'à sa prise de fonctions) - il y a théoriquement 22 hommes et 11 femmes, on est donc dans un rapport 2 hommes pour une femme, qui est cepndant le meilleur jamais obtenu pour un gouvernement français.

Fillon II n'est pas un gouvernement si resserré qu'il n'en a l'air :
Avec 33 personnes au maximum plus le président autour de la table, le conseil des ministres du mercredi peut théoriquement être plutôt surpeuplé.
Pour mémoire : Les exemples du dernier gouvernement Villepin (31), du premier gouvernement Raffarin (28) et du premier gouvernement Jospin (26) ont été choisi avant l'annonce du gouvernement et donc sans dessein particulier.

Quel impact de ces nominations sur la composition du Parlement ?

Certains ministres occupaient auparavant des fonctions au Parlement qu'ils ne peuvent conserver. Vérifions et chiffrons l'impact du jeu des suppléances sur la parité.

3 membres du gouvernement augmentent le solde. 23 le neutralisent et 5 l'aggravent.

Solde + 1
Ministres & secrétaires d'état candidats à la députation cédant leur siège de député à une femme :
Jean Louis Borloo, Xavier Bertrand, Luc Chatel

Solde + 0

Ministres & secrétaires d'état candidats à la députation cédant leur siège de député à un homme :

François Fillon, Michel Barnier, Hervé Morin, Laurent Wauquiez, Dominique Bussereau, Christian Estrosi, André Santini, Eric Woerth, Hervé Novelli, Alain Marleix

Ministres & secrétaires d'état cédant leur siège de sénateur à un homme :
Roger Karoutchi, Jean Marie Bockel

Ministres & secrétaires d'état cédant leur siège de sénateur à une femme :

Valérie Létard

Ministres & secrétaires d'état non-candidats :
Christine Lagarde, Bernard Kouchner, Brice Hortefeux, Rachida Dati, Christine Albanel, Jean-Pierre Jouyet, Eric Besson, Fadela Amara, Rama Yade, Martin Hirsch

Solde - 1
Ministres & secrétaires d'état candidates à la députation cédant leur siège de député à un homme :
Michèle Alliot-Marie, Valérie Pécresse, Roselyne Bachelot, Christine Boutin, Nathalie Kosciusko-Morizet

7 juin 2007

Le libéralisme a tué l'identité nationale

D'accord, c'est une blague pas très fine de ma part, mais c'est pas totalement faux (et peut-être que notre identité nationale ne se résume qu'à ça, finalement, boire de la Kro).

3 juin 2007

Un peu de pédagogie

L'ambition de Latéral est avant tout de réussir à donner des clés pour mesurer l'ampleur des actions politiques qui vont être menées dans ce pays et il serait hors de question de se limiter au champ idéologique pour accomplir cette tâche.

Il va donc falloir à un moment ou un autre utiliser des chiffres. Ceux-ci sont hélas assez commodes à manipuler (au sens premier d'utiliser -s'en servir avec les mains) pour qui les connaît et très aisément manipulables (dans l'acception considérant qu'avec un peu d'habileté mathématique, on peut leur faire dire tout et son contraire) pour tous.

La démarche de Latéral doit donc être claire, concise et incontestable, d'où ce billet qui va présenter au travers d'un exemple fictif, les principaux graphiques récapitulatifs qui seront utilisés dans ce blog : le camembert, la courbe de tendance et le graphe base 100.

Considérons donc qu'un gouvernement fictif a décidé de créer une institution destinée à surveiller la production et promouvoir l'industrialisation et l'exportation de la ressource la plus importante du pays : les trombones (de tout type y compris les trombones à coulisses). Appelons le l'Office National des trombones et regardons son bilan après 5 ans :

Office National des Trombones
Budget Papeterie Coulisses
01/10/07 200 000 100 000 20 000
01/10/08 210 000 103 000 20 268
01/10/09 220 000 107 000 20 364
01/10/10 230 000 109 000 20 995
01/10/11 240 000 111 000 21 624
01/10/12 245 000 115 000 21 983


Le camembert est le premier moyen de représenter les progrès de l'office national des trombones :
Le camembert permet très facilement de représenter une part en % et à l'avantage d'être très parlant visuellement.

En 2007, on avait ainsi :

TrombonesCamembert01

Et en 2012, l'équilibre entre trombones destinés à la papeterie était :

TrombonesCamembert02


Le problème de ces deux graphes juxtaposés est qu'ils sont incapables de fournir une information essentielle : Le nombre de trombones à coulisses a-t-il augmenté ou baissé en cinq ans ? L'outil est très pratique pour montrer un équilibre mais incapable de transcrire une hausse ou une baisse en valeur absolue.

Pour pallier à ce défaut, on peut utiliser la courbe de tendance :
On visualise ainsi clairement l'augmentation du nombre de trombones à coulisse durant 5 ans.


TrombonesTendance


Le problème des courbes de tendances est qu'il peut être très difficile de superposer des courbes les unes aux autres sur le même graphe (Une valeur très importante peut "écraser" les autres) et il n'y a aucun moyen de comparer l'évolution en proportions (avec des pourcentages).

On va créer une courbe base 100 pour essayer d'avoir toutes ces informations en même temps :
Pour cela, on va faire une opération mathématique (Toute simple, c'est une règle de trois) où l'on va attribuer le chiffre 100 à toutes les valeurs du tableau de données qui nous intéresse pour une date que l'on connaît (et qui correspond au début de la période où on veut évaluer une action).


Budget Papeterie Coulisses
01/10/07 100 100 100
01/10/08 105 103 101
01/10/09 110 107 102
01/10/10 115 109 105
01/10/11 120 111 108
01/10/12 123 115 110

On peut tout reporter sur un graphe :

TrombonesBase100


Ce graphique permet de tout comparer en un coup d'oeil, une fois que l'on connait la date qui  a été prise comme date de référence. L'évolution de l'une ou l'autre des valeurs (ça monte, ça descend), la valeur de cette évolution en pourcent (Le choix de la valeur 100 lors de la règle de trois permet une lecture aisée), l'évolution comparée des valeurs (l'une grandit plus vite que l'autre), etc ...

Ce troisième graphique constitue donc un outil complémentaire aux deux premiers et permet d'avoir suffisament d'informations aisémet lisibles pour visualiser correctement l'évolution des grandeurs qui peuvent nous intéresser.

1 juin 2007

Vendredi 1er juin

Juste deux petites réflexions sur la vision sarkoziste de la culture côté artiste et côté commentateurs : ça va finir par faire peur...

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28 mai 2007

Lundi 28 mai

L'Observatoire national de la parité a publié un communiqué de presse sur la parité des listes électorales par formation(s). Assez édifiant, puisque :

  • Sur 11 partis, seuls 6 respectent l'objectif légal (et aucun ne siègaient auparavant dans un groupe parlementaire).
  • Deux sont repêchés et disposeront d'une amende relativement faible.
  • Trois sont clairement incapables de se tenir à l'obligation légale et vont payer de lourdes amendes.
En conclusion, la rapporteure de l'Observatoire (issue du parti le moins paritaire) a un pronostic aux abords de 20% et prévoit un classement mondial de la parité de la France entre celui de la Guinée équatoriale et de l'Estonie.

Les pétitions sur le web sont souvent aussi partisanes et attachées aux intérêts particuliers des uns ou des autres que de lire celle-ci est un réel plaisir :

ArsIndustrialis_FaireAttention

NB : De toute manière, le suivi régulier des travaux d'Ars Industrialis ne fait pas vraiment de mal. Jamais, bien au contraire, ça entretient la réflexion.

26 mai 2007

Google gagne de l'argent avec les impôts des Français

Si, si, aussi étrange que cela puisse paraître, essayez :
tapez Juppé UMP dans Google.

Cela marche aussi avec Hortefeux et probablement avec bien d'autres, génial, non ?

GoogleAd

En plus, tout ça, c'est avec l'argent de l'Etat (En tout je l'espère, ce serait encore plus scandaleux si c'était celui d'autres).

Donc, si vous voulez augmenter le déficit de l'Etat en restant le cul vissé à votre machine, vous savez quoi faire ;-) .

26 mai 2007

Le puant portefeuille de Brice Hortefeux

Les journalistes, qu'on les flatte pour leur indépendance ou qu'on les soupçonne d'être aux ordres, ont tous un défaut majeur : celui de confondre l'actualité et l'Histoire. Naïvement, parfois, ils pensent que la succession des vignettes de présent qu'ils nous concoctent tous les jours fera demain la grande frise du passé. Hélas pour eux, les choses sont un peu plus compliquées et la journée du 17 mai 2007 qu'ils nous ont conté rentrera dans l'histoire de France pour d'autres raisons que celles qui ont fait leur gros titres (et leurs choux gras).

17 mai 2007, de quoi a-t-on parlé : Jogging (as usual), Ministres féminines (et ce n'est pas forcément un mal) et félonie ou ouverture (choisissez le vocable selon votre camp) incarnée par Besson, Kouchner et Jouyet. Que retiendrons-nous dans vingt ou trente ans ? Probablement, la création de ce Ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement attribué à Brice Hortefeux.

Examinons en détails les termes :

Un ministère de l'Immigration, ce n'est pas vraiment la tradition française que de se doter d'un tel outil au sommet de l'Etat. Durant toute la campagne, l'UMP nous rebattu les oreilles de la nécessité d'un tel ministère en arguant que tous les pays européens en étaient doté et qu'il n'y avait aucune raison que, nous, Français, au prétexte d'un droit-de l'hommisme de mauvais aloi, nous refusions de nous doter d'un outil indispensable de gouvernance.

"Se doter d’une politique migratoire unique – actuellement nous en avons trois – et en confier la mise en œuvre à un seul ministère, comme c’est le cas chez tous nos partenaires."

Nicolas Sarkozy, Convention "Une immigration choisie, une intégration réussie"

L'argument parait couler de source mais, hélas pour notre nouveau chef de l'Etat, tous les partenaires de la France n'ont pas un Ministère de l'Immigration, loin s'en faut :

- Dans l'union européenne, 22 pays en sont dépourvus et seuls quatre en sont doté (Danemark, Suède, Finlande & Luxembourg)  

- Parmi les pays du G8, hormis la France, nouvellement équipée de cet indispensable ministère, seul le Canada en est doté.

- Source : Affaires étrangères.

Dans l'Europe des 27, 4 pays ; au G8, 1 seul : 5 partenaires sur trente (16,6%), c'est tous ?

On peut même et, examiner en détails les intitulés ministériels de chacun de tous nos partenaires :

  • Danemark : Ministère pour les Réfugiés, les Immigrés et l’Intégration
  • Finlande : Ministère des Affaires européennes et de l’Immigration
  • Luxembourg : Ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration
  • Suède : Ministère des Migrations
  • Canada : Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration

        doté d'un Secrétariat d’Etat au Multiculturalisme et à l’Identité canadienne

On notera par ailleurs que la Suède n'est pas dotée d'un Ministère de l'immigration mais des migrations ce qui est différent puisqu'il traite de tous les flux, y compris l'émigration.

Ce n'est donc pas plus la tradition française d'avoir un Ministère chargé de l'Immigration que celle de ses partenaires. Le tous utilisé par Nicolas Sarkozy signifiait, en réalité, qu'ils se comptaient sur les doigts d'une main au sein des groupes politiques et économiques auxquels la France a le privilège d'appartenir.

Un ministère de l'Intégration, c'est là typiquement dans la tradition française (contrairement aux politiques d'assimilation à l'anglo-saxonne) et il n'y aucun souci à ce sujet a priori (nous reviendrons plus tard sur la juxtaposition choisie des termes).

Un ministère de l'Identité Nationale, la formule a déjà fait couler énormément d'encre. Il faut hélas y revenir encore une fois pour expliquer à quel point le concept d'identité nationale est pauvre intellectuellement.

Il ne viendrait à personne l'idée de nier qu'une communauté d'individus vivant sur le même territoire et soumis à un certain nombre de lois ne possède pas quelque chose en commun. Plus encore, d'ailleurs, si ceux-ci partagent une langue commune. Mais comment dénommer précisément ce quelque chose en commun ?

Le terme choisi sera Identité Nationale, la tradition séculaire de l'histoire des idées en politique veut, en effet, que le premier qui dégaine un mot sur un concept l'emporte toujours. Mais, hélas, ce quelque chose en commun appelé ainsi est lourd de sous-entendus.

En premier lieu, il fait allusion à la carte nationale d'Identité et réussit donc en deux seuls termes à poser dans l'inconscient collectif à la fois un problème (mal posé) et une idée fausse :

  • Ceux qui n'ont pas d'identité nationale sont ceux qui n'ont pas de carte nationale d'identité (les sans-papiers) : c'est le problème mal-posé, lourd de sous-entendus, propre à de nombreux discours de Nicolas Sarkozy.
  • Les individualités de chacun ont quelque chose en commun grâce à l'idée de Nation : L'idée est fausse ou au moins incomplète. Le sentiment d'appartenance à la France s'est construit au fil du temps grâce à un certain nombre d'événements : certains anodins (La victoire de la France lors de la coupe du monde de 1998) et d'autres plus historiques et liés à une décision de l'Etat : L'ordonnance de Villers-Cotterêts, le buste de Marianne dans toutes les mairies, l'instauration d'une école publique laïque et gratuite, l'obligation de la conscription. Depuis trois siècles, tous les événements majeurs qui ont renforcé le sentiment commun d'appartenance à la France n'ont pas trait à l'idée de Nation mais à l'idée de République. Marianne, le suffrage universel pour tous, le service militaire (en son temps), l'école obligatoire, ce ne sont pas le fait du prince comme l'adoption d'une langue unique mais bel et bien le produit du système républicain. Ce sont les lois de la République et sa persistance dans le temps qui ont permis à notre pays de renforcer la cohésion entre ses membres. C'est la République qui, par le système de valeurs qu'elle impose à ses membres, permet de réaliser l'amalgame des altérités individuelles de chacun et de construire ce quelque chose en commun qui est notre lot à tous. Il n'est donc certainement pas question d'une identité nationale mais bien plus d'une identité républicaine (si l'on tient absolument au terme d'identité pour qualifier le socle commun qui caractérise une communauté d'individus).

Le terme d'identité nationale est donc aussi impropre que possible, lourd de sous-entendus assez répugnants. Bien entendu, j'en vois un ou deux, un peu cancres, là bas, au fond de la classe agiter le bras avec véhémence pour poser des objections. Je vais y répondre de suite avant même qu'ils ne les formulent eux-mêmes :

- En quoi, le Canada peut-il disposer d'une identité canadienne et la France ne pourrait-elle pas disposer d'une identité nationale ?

Simplement parce que le Canada n'est pas la France. C'est un état fortement marqué par son multi-culturalisme qui n'est pas uni par l'adoption d'une langue commune (Le Québec ne parle pas la même langue que les neuf autres provinces), c'est un état fédéral qui se revendique comme tel, c'est un état dont la construction s'est réalisée en cinq siècles par l'assimilation de vagues de migrations successives.

 

- En quoi, le choix des mots est-il si important ? Pourquoi cette terminologie "identité nationale" est plus scandaleuse qu'une autre qu'on appelerait "identité républicaine" ou "socle commun de valeurs lié à la République" ?

Ce serait faire une double injure à Nicolas Sarkozy que de feindre d'ignorer qu'il ignore l'impact des mots qu'il emploie. Ce serait une injure à ses capacités politiques (La politique est autant une pratique dans le domaine des idées que celui des actions et, à ce titre, les expressions clés qui définissent une idée se doivent d'être sous-pesées pour être claires et sans ambiguité involontaire). Ce serait aussi une injure à sa formation initiale d'avocat, profession où l'éloquence est de mise.

Un ministère du codéveloppement, ne pose pas plus de problèmes qu'un ministère de l'Intégration, là encore c'est la succession et le regroupement des termes qui est nauséabond.

Examinons maintenant en détails l'ordre des mots :

- L'immigration est placée en premier de la liste (c'est le seul cas parmi ceux recensés) pour mieux souligner le caractère essentiel du pseudo-problème ...

- L'intégration est ensuite évoquée (elle apparait donc moins importante que ce qui est évoqué en premier lieu).

- L'identité nationale (avec tout son cortège de sous-entendus) est ensuite évoquée, noyée dans la masse en plein milieu. Pourtant, sa présence modifie le sens des termes évoqués précédemment. En rattachant Immigration et Identité Nationale, le décret du 17 mai 2007 pose implicitement un lien entre l'un et l'autre, il nie donc la faculté de la République à produire un socle commun d'identité à partir des altérités propres et individuelles constituantes de la population. Pire encore avec une telle association de termes, le mot Intégration pris en sandwich entre Immigration et Identité Nationale semble altéré d'un bémol qui le dépouille de tout son sens et en fait presque un synonyme d'Assimilation. Ces deux seuls simples mots placés là signifient un changement politique profond non assumé.

- Le terme Codéveloppement placé en fin de liste, semble disposé là pour adoucir l'énumération violente. Au contraire, c'est le plus ignoble de tous car il implique que tout ce le précède dans la liste est lié à la problématique du codéveloppement. Que le vivre ensemble français n'est en péril que par la faute de l'Immigration. C'est faux : un communautarisme peut-être national et religieux, voire-même motivé par d'autres raisons (sexuellement centré, comme le communautarisme gay, par exemple). Pire encore, il montrera du doigt, lors des attributions d'aides au codéveloppement, les nationalités honnies qui menacent cette identité française chérie par Nicolas Sarkozy.

26 mai 2007

Samedi 26 mai 2007

Les blogs politiques permettent la juste expression de toutes les opinions, y compris celles opposées à la sienne. C'est la règle du jeu. Par contre, il est d ebon ton d'être honnête quand on source un chiffre ou qu'on convoque un savoir quelconque comme l'histoire, j'ai donc bondi devant les erreurs historiques utilisées par Dang chez Koztoujours dans son Et si Sarkozy mettait fin à deux siècles de guerre civile en France ?

25 mai 2007

Vendredi 25 mai 2007

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